Chronique n°39 ⋅ Partie 7/7
S’attacher, au pluriel
D’après les travaux de John Bowlby et Mary Ainsworth, et le livre Polysecure de Jessica Fern
En résumé, le comportement de nos figures de soin enfant (souvent les parents) et le contexte influence notre style d’attachement enfant, puis plus tard celui que l’on adoptera dans nos relations adultes.
C’est une stratégie de survie : sans la présence attentive et aimante des autres, nous mourrions.
Et c’est un besoin qui dure toute la vie et va impacter nos relations les plus profondes.
On s’attache différemment à différentes personnes, par exemple cela peut être sécurisé avec la mère et évitant avec le père, et dans nos différentes relations adultes ce sera aussi le cas.
Nota Bene : Les études ne montrent pas de différence de genre dans les styles d’attachement.
Voici un résumé des styles avec statistiques :
Interaction avec la figure de soin
Protecteur
Disponible
Réceptif
À l’écoute
Indisponible
Insensible
N’écoute pas
Rejetant
Incohérent
Intrusif
Fais passer ses besoins avant ceux de l’enfant
Effrayant
Menaçant
Désorientant
Alarmant
Style d’attachement
Sécurisé
Insécurisé : évitant
Insécurisé : anxieux
Insécurisé : désorganisé
Pourcentage dans la population
50-60%
20-30%
15-20%
20-40%
Ce tableau indique des pourcentages qui dépassent 100% car les résultats diffèrent en fonction des études, et une personne peut avoir plus d’un style.
Il y a peu d’études qui étudie l’attachement dans les relations multiples, mais rien ne prouve que ce soit différent des relations monogames, car l’attachement s’exprime toujours dans une relation et dans un contexte en particulier. Je peux avoir des relations multiples, ne pas rechercher de l’attachement dans toutes, être sécurisé dans l’une d’elle et insécurisé dans une autre.
Par contre il est certain que les occasions d’être insécurisé⋅e⋅es sont plus nombreuses avec plus de relations et de situations complexes.
S’il ne faut retenir qu’une seule chose de la théorie de l’attachement, c’est l’importance de s’attacher de façon sécurisée à celles et ceux qui vont prendre soin de nous.
En fonction des circonstances de ton enfance, tu as développé un ou plusieurs styles, mais rien n’est définitif, et je t’invite à réfléchir à ta propre histoire d’attachement et au comportement que tu as eu dans tes relations affectives et romantiques.
Si ton style ne te convient pas, tu peux agir dessus et évoluer, grâce à une thérapie par exemple.
C’est un sujet qui reviendra dans d’autres chroniques, il est loin d’être clos !