La série sur l’attachement continue, et ça commence à devenir un peu plus compliqué… 🤔
Chronique n°39 ⋅ Partie 4/7
L’attachement évitant
D’après les travaux de John Bowlby et Mary Ainsworth, et le livre Polysecure de Jessica Fern
Si tu n’as pas pu recevoir l’attention, le soutien et l’amour dont tu avais besoin enfant, il t’a manqué une expérience fondamentale de cohérence et de stabilité relationnelle.
De manière plus ou moins intense, tu as reçu le message que le monde n’est pas sûr et que tu ne peux pas faire confiance aux autres.
Adulte cela peut être extrêmement difficile de traverser les déceptions, incertitudes, les conflits sains, et les hauts et bas normaux des relations amoureuses.
Cela peut être difficile d’en être juste satisfait·e, et tu vas t’engager trop vite ou alors pas du tout.
Une première stratégie face à l’absence de soin, la froideur, la distance, la critique, l’excès de contrôle, voire la malveillance de la figure d’attachement est de « désactiver » son besoin, de faire « comme si » il n’existait pas en adoptant un attachement évitant ou distant pour se reposer uniquement sur soi.
Dans la situation étrange, l’enfant est distant avec sa figure de soin, ne montre pas ou peu de stress à la séparation ou de réconfort à son retour, et pas de préférence à être avec son parent ou avec un·e étranger·e.
Iel explore peu la pièce et les jouets.
Extérieurement iel a l’air d’aller bien mais intérieurement le taux de stress est élevé.
Adulte, les personnes avec un attachement évitant se déconnectent de leurs émotions et de leurs besoins, sont fières de n’avoir besoin de personne, dénigrent parfois les autres pour leurs faiblesses et dépendances, et ont l’air très sûres d’elles, logiques et professionnelles, tout en ayant une assez basse estime d’elle-même.
Cela entraîne des relations moins satisfaisantes, confiantes et engagées, ainsi qu’une vision plus négative et moins satisfaisante de la sexualité.
Pourtant elles désirent vraiment des relations.
Mais si elles perçoivent de la vulnérabilité en elle ou leur partenaire, elles vont s’éloigner pour éviter l’inconfort.
Les critiques ou le rejet vont les faire fuir rapidement.
Sortir de ce style, c’est d’abord apprendre à se reconnecter avec soi-même, ses émotions et ses besoins, ce qui peut être paniquant.
Lorsque que j’ai un attachement évitant, je peux dire :
Mon autonomie et mon indépendance sont très importantes pour moi, je n’ai besoin de personne pour être bien.
Dans mes relations, je veux de la proximité, mais pas trop, j’ai besoin d’espace.
Je ne montre pas mes sentiments profonds, et je ne les connais pas toujours.
J’ai du mal à m’engager, je n’aime pas dépendre des autres ou qu’iels dépendent de moi.
En cas de désaccords ou de conflits, je me retire, je m’éteins, j’exclue ou je fais barrage.
Je considère les besoins, le confort, l’aide ou la réassurance comme des faiblesses, chez moi ou chez les autres.