Pour ta culture générale, le féminin inconnu de « bourreau » est « bourrelle » 😼. J’ai renoncé à trouver une forme inclusive pour ce titre, alors je compense avec « sauveuse » où le féminin l’emporte.
Chronique n°42 ⋅ Partie 1/2
Bourreau, victime, sauveuse
D’après le triangle dramatique de Stephen Karpman
Voilà un triangle psychologique qui a abîmé plusieurs de mes relations.
Parfois dans la communication, dans mes postures, dans mes mécanismes de défense, dans mes blessures, ou dans celles de mes partenaires…
… un malentendu ou un conflit commence, à deux ou trois, et inconsciemment je prends un rôle.
Si tu y réponds en adoptant un autre rôle, nous nous enfermons dans un triangle vicieux destructeur.
C’est un schéma d’intimité, que je reconnais aussi parfois dans des postures militantes ou politiques.
Je suis la victime qui est incomprise, impuissante, souffrante et déprimée.
Ou je suis le sauveur narcissique et/ou culpabilisant qui va tout réparer chez les autres en s’oubliant lui-même.
Ou le bourreau qui insiste, accuse, contrôle, critique, oppresse ou se met en colère parce qu’il estime que ses besoins sont négligés.
Et le pire c’est qu’une fois enfermés dans ces rôles, ils tournent entre nous.
Tu étais bourreau, je suis le sauveur qui t’arrête, tu deviens victime, et c’est moi le bourreau.
Une autre intervient, elle devient sauveuse.
À mon tour, je deviens victime de vos pleurs et colères combinées.
Puis je me remets en colère et je reprends le rôle du bourreau.
Et cela continue à tourner, même si j’entre souvent dans le conflit par la même pointe du triangle.
Cela peut aller jusqu’à la violence : fuir, figer, attaquer…
Parfois c’est juste un moment, parfois c’est une posture durable.
Mais rien de bon n’aboutit de ces postures.
Karpman, sauve-moi vite de ce triangle infernal.